Chaque année, le Reuters Institute for the Study of Journalism de l’Université d’Oxford publie son Digital News Report. Il se base sur des enquêtes réalisées dans une série de pays (46 en 2021) dont la Belgique. En ce qui nous concerne, l’étude est menée en janvier et/ou février suivant l’année, en ligne (prestataire : YouGov) sur quelque 2.000 répondants (2.008 en 2021, dont 56% de néerlandophones).
Le questionnaire balaie un certains nombres de points, dont les sources utilisées pour s’informer, y compris le recours aux médias sociaux, ou l’acceptation de payer pour l’info en ligne. Pour une trentaine de titres (15 flamands, 15 francophones), l’enquête demande à ceux qui disent connaître la marque, leur degré de confiance en elle pour l’information, sur une échelle de 0 à 10.
A vrai dire la liste des titres est assez étonnante, surtout du côté francophone : on est en effet surpris de ne pas y trouver la Libre Belgique, L’Echo (alors que son équivalent De Tijd figure parmi les titres proposés aux répondants néerlandophones), Le Vif-l’Express (vs Knack) ou encore Sud-Presse, mais aussi Het Belang van Limburg. Ceci étant, les scores de confiance sont légèrement plus élevés dans l’univers néerlandophone (moyenne de 6,9/10 entre un minimum de 6,4 et un maximum de 7,6) que chez les francophones (moyenne à 6,4, minimum 5,4, maximum 7). Une autre façon de présenter les choses est de remarquer que côté néerlandophone, six titres sont notés à au moins 7/10, contre un seul côté francophone.
Maintenant y a-t-il un rapport entre fréquentation d’un titre et la confiance qu’on lui accorde pour l’information ? La fréquentation correspond ici à un accès motivé par l’information au cours de la semaine dernière, soit en ligne soit en offline (assez curieusement, l’enquête considère certains supports comme exclusivement offline, dans l’audio-visuel surtout). Comme le montrent nos deux graphiques, la relation entre reach et confiance déclarée est un peu compliquée. Il y a beaucoup de confiance dans des noms très fortement visités (VRT et RTBF), mais aussi dans des titres moins courus au sein des répondants de l’enquête Reuters. Peu importe aussi qu’il s’agisse de newsbrands ou d’audio-visuel : les résultats de l’enquête ne semblent pas faire de différence sur la confiance entre les types de canaux. On pourrait évidemment se poser la question : pourquoi s’intéresser à la confiance dans l’information quand on planifie des campagnes publicitaires ? Réponse en référence à la récente enquête Trustmedia sur la confiance dans l’info : elle établit justement une forte corrélation entre confiance envers le média, et celle en la publicité qu’il abrite.
Rédaction : MM.