Introduite en 2020 dans l’étude de référence CIM RAM, une série de questions sur les habitudes audio constitue maintenant une belle suite de données où l’on ne lit rien de révolutionnaire, mais des évolutions lentes, voire pas d’évolution du tout.
Une dizaine de sources audio sont ainsi analysées sur base d’une question à vrai dire très générale : « Au cours des derniers mois, avez-vous écouté… », et défilent alors les classiques FM, DAB+, Internet (y compris via des agrégateurs comme Radioplayer.be) ou télévision écoutés en live, mais aussi l’écoute en différé.
Total audio oblige, on aborde également les différentes options musicales : offline, en streaming audio (Spotify etc.) ou via des plateformes vidéo à la YouTube. Plus les podcasts originaux, opposés implicitement aux podcasts de rediffusion, qu’on doit retrouver dans « radio en différé » : ces dernières questions n’ont pas été maintenues dans les deux dernières vagues d’enquête radio de 2023.
Nos données relatives à ces deux modes d’écoute – podcasts et radio en différé – sont donc limitées à la période janvier-avril 2023. On peut y voir un souci de ne pas dupliquer avec la source Audio Time qui aborde également et de manière plus approfondie l’audio « on demand ».
L’évolution de ces deux modes de réception est de toute façon très limitée dans les données CIM Radio. Mais pas uniquement : Audio Time conclut également à une relative stagnation de ce type d’écoute.
Et une source totalement différente, le Digital News Report de l’institut Reuters, rapporte une pénétration plus importante des podcasts, mais également une grande stabilité de leur pénétration au fil des années. En radio, c’est donc le live qui prédomine. Avec une palette de plateformes différentes, mais où l’antique FM – technologie analogique pourtant décriée aujourd’hui – reste assez largement dominante. Plus moderne, mais ne remplaçant pas si vite les équipements existants, le DAB+ creuse son trou, avec une vitesse de développement plus importante en Flandre, mais il reste pour le moment bon deuxième dans le classement.
Pour rappel, ces données très générales ne disent rien de la fréquence d’utilisation des différentes options audio, ni du temps passé sur chacune (c’est la mission d’une étude comme Audio Time). Ce qui est mesuré ici relève plutôt de la notoriété.
Si podcasts et écoute radio différée ont disparu des questions de l’étude radio, celles relatives à l’écoute musicale y sont restées et permettent de tracer une évolution sur quatre ans. Évolution qui révèle une montée en puissance régulière du streaming musical. Avec une pénétration pratiquement égale selon la langue des répondants, c’est le mode d’écoute qui constitue aujourd’hui le plus gros challenger de la radio live. Avec ses trois heures d’écoute quotidienne, la « bonne vieille » radio reste toutefois une valeur sûre dans l’univers du son.
Rédaction : MM.