Seen from Space : Le fédéralisme des plateformes vidéo et autres histoires

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A l’approche des élections, des mots comme « fédéralisme » ou « confédéralisme » sont assez couramment employés, et même surexploités. Si l’on considère comme certain qu’une Belgique confédérale est constituée de deux entités très différentes, alors les résultats récurrents du Global Web Index (GWI) sur la video on demand relativisent fortement cette vision.

Car au moins deux plateformes performent de manière comparable dans nos deux communautés linguistiques. Selon les dernières données disponible du GWI, la pénétration déclarée de Netflix est en effet pratiquement identique entre les deux parties du pays. On note un écart de 10 points sur la pénétration de YouTube entre Flamands et francophones, mais la plateforme de vidéo Google est néanmoins la deuxième plus regardée de part et d’autre de la frontière linguistique. Notons encore le relatif parallélisme de Disney+ pointé autour des 22-23% entre Nord et Sud.

Alors naturellement les plateformes vidéo des éditeurs locaux, ce qu’on appelle BVOD, se positionnent directement après les deux premiers, que soit au Nord du pays, avec le triplet VTM GO, VRT MAX et GoPlay, ou au Sud avec Auvio. La plateforme RTL, encore dénommée « RTL à l’Infini » dans le GWI, est peut-être pénalisée par cette appellation désormais obsolète. Car il faut le rappeler, l’étude GWI présente à ses répondants une liste de services VOD, une méthode où la dénomination peut donc jouer un rôle filtrant pas nécessairement positif. La remarque s’applique tout aussi bien à la plateforme VRT, toujours évoquée comme VRT NU, ce qui n’est plus son nom usuel.

Pour le côté technique, nos graphiques rapportent à la fois les dernières informations disponibles, celle du premier trimestre 2024, et un cumul – plus solide sur le plan statistique – de quatre trimestres, « Moving Annual Total », se terminant donc fin mars de cette année. Différences peu marquées entre les deux. La venue prochaine de HBO Max dans le paysage VOD pourrait-elle modifier ce qui ressemble à un certain équilibre des forces ?

La solidité des positions actuelles des différents acteurs ne laisse pas présager une grande révolution. Ni une pénétration nécessairement équilibrée entre les deux communautés linguistiques : si Netflix ou Disney+ bénéficient de publics presque équivalent entre Flamands et francophones, ce n’est nullement le cas d’Amazon Prime Video, nettement plus populaire dans le Sud du pays (pratiquement 24%) que dans le Nord (8,5% sur les 12 derniers mois disponibles). Un peu comme ailleurs en Belgique, le fédéralisme des plateformes vidéo est donc à géométrie variable.SeenFromSpace

Rédaction : MM.