Après quatre semaines d’informations en continu sur le coronavirus, le Belge est demandeur d’“autres” actualités

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Le bureau de conseil en communication Whyte Corporate Affairs et l’institut de sondages Dedicated ont réalisé un sondage auprès de 1.500 personnes durant le week-end de Pâques du 10 au 14 avril [1]. Cette étude s’intéresse à plusieurs thématiques, dont l’impact de la crise liée au coronavirus/Covid-19 sur la consultation des médias par les Belges.

Les Belges consomment davantage de médias

Les résultats démontrent que depuis le début du confinement, 2 Belges sur 3 (66%) ont consulté plusieurs médias « plus fréquemment » ou « beaucoup plus fréquemment » pour suivre l’évolution de la crise sanitaire. Pour près d’une personne interrogée sur deux (45 %), la télévision est la première source d’information. C’est aussi ce média qui a vu ses audiences augmenter le plus depuis le début du confinement : plus de la moitié des personnes interrogées (63 %) déclarent regarder « plus souvent » ou « beaucoup plus souvent » la télévision pour suivre les informations. A Bruxelles, la proportion des citoyens qui regardent plus souvent la télé depuis la crise est presque la même pour les chaînes publiques (RTBF : 73 %) que pour les chaînes commerciales (RTL : 71 %). En Wallonie, en revanche, la progression de la RTBF (75 %) est plus forte que celle de RTL (65 %).

Les quotidiens restent également une source d’information importante et sont davantage lus depuis le début de la quarantaine, mais principalement en ligne : 48 % des Belges indiquent lire davantage de journaux en ligne, tandis que 18 % seulement indiquent consulter plus fréquemment le journal papier.

De même, les sites d’information en ligne ont attiré beaucoup plus de visiteurs au cours des quatre dernières semaines : un répondant sur deux (50 %) déclare les visiter plus fréquemment. En comparaison, les magazines, digitaux et print confondus, semblent moins bien profiter de la crise : seuls 16 % des répondants surfent plus fréquemment sur les sites en ligne des magazines et 10 % consultent plus souvent un magazine papier.

Comme on pouvait s’y attendre, les jeunes recourent plus souvent aux médias sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) pour suivre l’actualité (59 % contre 33 % pour la moyenne des Belges), mais plus étonnant, mais ils ne le font pas au détriment des médias traditionnels. Comme le reste des Belges, ils regardent également davantage la télévision, consultent plus les sites d’information et les journaux en ligne et écoutent plus souvent la radio.

Qualité des informations : la satisfaction est plus forte en Flandre qu’en Wallonie

82 % des Belges interrogés se déclarent satisfaits de la qualité de la couverture médiatique. Parmi ceux-ci, la moitié se dit même très satisfaite. La satisfaction est plus forte en Flandre (88%) qu’à Bruxelles (77 %) et qu’en Wallonie (75%). Malgré l’évaluation positive de la qualité de la couverture médiatique, 3 Belges sur 4 (76%) indiquent qu’ils ne sont pas prêts, lorsqu’ils consultent des sites en ligne, à payer pour des contenus réservés aux abonnés.

Marc Dumoulin, directeur de Dedicated: «Comme souvent, en cas de crise, les médias dits traditionnels attirent l’attention des citoyens qui ont besoin d’être informés et de comprendre. La notoriété de ces médias reste un atout majeur devant la multitude d’offres d’informations. Si les médias sociaux sont très utilisés pour maintenir les relations avec collègues, amis et famille, ils ne sont pas les médias d’information de référence dans cette situation particulière.»

Les citoyens sont demandeurs d’autres news que celles liées au coronavirus

Bien que 45 % des citoyens estiment que les médias accordent une attention suffisante au coronavirus, près de la moitié des Belges (44 %) pensent également que les médias accordent trop d’attention à la pandémie et au confinement. Cependant, les opinions diffèrent d’une région à l’autre : en Wallonie et à Bruxelles, plus de la moitié des citoyens (respectivement 52 % et 54 %) pensent que les médias accordent trop d’attention à cette crise. En Flandre, cette conviction est un peu moins forte (34 %).

L’enquête s’est par ailleurs penchée sur les autres thèmes que les Belges souhaitent voir traités dans les médias. Plus de deux tiers d’entre eux (68 %) désirent obtenir davantage d’informations sur la santé et le bien-être, 64 % sur l’économie et l’emploi et 51 % sur l’environnement et le climat. En revanche, seul un quart des Belges (24 %) est intéressé par les sujets ayant trait aux vacances et aux voyages. Nos concitoyens semblent déjà avoir déjà tiré un trait sur leurs projets de vacances suite à la crise du coronavirus. La politique belge (39 %) et les thèmes européens (31 %) ne suscitent guère non plus beaucoup d’intérêt de la part du grand public.

Emmanuel Goedseels, associé chez Whyte Corporate Affairs: «Les mesures de quarantaine ont en quelque sorte amené un confinement de l’information autour de la crise sanitaire. Bien que la consommation de médias des Belges ait augmenté depuis le début du confinement et que les Belges soient généralement satisfaits de la qualité, nous ressentons une certaine lassitude par rapport aux sujets d’informations liées au coronavirus. Il ressort de notre enquête que les Belges veulent tranquillement revenir à une situation normale et qu’ils sont ouverts à d’autres sujets.»

L’étude complète peut être consultée ici.

[1] Le sondage a été réalisé par internet par Dedicated sur un échantillon représentatif de 1.500 Belges âgés de 15 à 75 ans . L’échantillonnage a été effectué selon la méthode des quotas portant sur les principaux critères sociodémographiques c’est-à-dire la province (les communes à Bruxelles), le genre, l’âge, la classe sociale et la situation familiale. La marge d’erreur maximale sur l’échantillon total (c’est-à-dire pour des fréquences observées proches de 50 %) est de ± 2,5 %. Le sondage a été réalisé du 10 au 14 avril 2020.