GroupM Recession Monitor : La balle est dans le camp des marques

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Malgré l’annonce que la zone euro éviterait de justesse une récession, il a été annoncé au début du mois de juin qu’elle l’avait effectivement atteinte. Cette annonce a été faite après que Eurostat ait révisé les chiffres de la croissance pour l’Europe. Il faut reconnaître que la Belgique s’en sort plutôt bien au sein de la zone euro par rapport à ses voisins, par exemple. Dans une enquête de la Banque Nationale, les entreprises de notre pays se disent même légèrement optimistes.

En soi, nous pouvons continuer à débattre de ce qui, techniquement, constitue ou non une récession. Mais ce qui est certain, c’est que les consommateurs belges indiquent clairement dans le GroupM Recession monitor, vague après vague, qu’ils doivent faire des choix dans leur comportement d’achat. Dans un article précédent, consacré à la hausse des prix dans les supermarchés, nous avions déjà mentionné que la maîtrise du budget des ménages relevait de l’exploit. Malgré les petites et encourageantes perspectives d’avenir nous constatons qu’en moyenne (sur l’ensemble des vagues, c’est-à-dire sur la base de plus de 9 000 enquêtes réalisées), plus de 4 personnes sur 10 déclarent s’en sortir financièrement au sein de leur ménage mais ils doivent faire très attention à comment ils gèrent leur budget. Pour 12,5% des personnes interrogées, leur situation actuelle est encore pire. Ils déclarent qu’ils ne peuvent pas ou peuvent à peine joindre les deux bouts qu’en puisant dans leurs économies ou en se retrouvant dans le rouge. Inversement, une personne sur quatre dispose de suffisamment de ressources financières mais est plus prudente et économe, tandis que 13,6% déclarent ne pas avoir de souci à se faire au sein du ménage. Enfin, 5% des personnes interrogées préfèrent ne pas répondre.

Situation financière des ménages – évolution

Si l’on observe la tendance, l’optimisme financier est de retour, car le pouvoir d’achat a été en partie relancé et les prix de l’énergie sont de nouveau mieux maîtrisés. La catégorie de personnes disposant de ressources financières importantes est passée de 10,7% en février à 15,3% en juin. Malgré cette augmentation positive, nous constatons clairement que plus de la moitié des Belges surveillent sérieusement leurs ressources financières. Si une période n’est pas l’autre, les proportions entre les groupes restent assez stables. Bien qu’il y ait toujours un clivage, même en Belgique.

Si nous examinons les profils derrière ces situations de ménage, nous constatons rapidement que les néerlandophones et les classes sociales supérieures affirment mieux maîtriser leur situation financière. Ici nous voyons surtout ressortir les couples à double revenu, qui travaillent à plein temps. Cela contraste avec les familles francophones en Belgique, qui déclarent plus souvent avoir du mal à joindre les deux bouts avec leur budget. Cette conclusion s’applique également aux familles des classes sociales inférieures ainsi qu’à la population sans emploi. La récession les affecte deux fois plus durement. Pour ces personnes, il était parfois déjà difficile de boucler le mois, et cela semble s’empirer maintenant. Acheter des produits au prix le plus bas possible, comparer les prix et acheter avec des réductions semblent être des impératifs absolus pour garder le contrôle. Cependant, ils se laissent parfois tenter par des achats impulsifs. De l’autre côté, les personnes disposant de moyens financiers suffisants essaient de profiter de la vie dans la situation sociétale actuelle et préfèrent rester fidèles à leurs marques préférées, même si les prix ont peut-être augmenté. Pour eux, payer plus cher pour des produits de qualité en vaut toujours la peine.

Profils socio-démographiques

Déclencheurs d’achats

Les priorités des quatre groupes sont également différentes lorsqu’on les interroge sur leurs dépenses prévues pour les mois à venir. Dans le groupe qui dispose de moyens financiers suffisants, il y a plus de place pour le shopping (vêtements, chaussures, etc.), des voyages le week-end et les sorties au restaurant. Ces catégories font partie des 10 catégories les plus importantes. Pour le groupe ayant des difficultés financières, la situation est très différente. Là, il faut établir des priorités et ce sont les dépenses de base qui pèsent le plus lourd dans le budget, comme les services d’utilité publique (eau, gaz, électricité, …), l’alimentaire, les frais de transport. Les marques peuvent ici aider les consommateurs grâce à des déclencheurs d’achat adaptés, allant de promotions sur les produits de base à des offres alléchantes sur des gammes de produits ou des plaisirs plus luxueux.

Les 10 catégories les plus importantes – Schéma des dépenses futures (% de dépenses stables et plus élevées)

Si vous souhaitez en savoir plus sur ces groupes, n’hésitez pas à consulter le prochain article. En attendant, si vous souhaitez savoir si votre catégorie fait également partie des priorités de ces différents groupes, ou suivre l’évolution des dépenses des Belges en général dans les semaines et les mois à venir, n’hésitez pas à consulter le tableau de bord GroupM Recession Monitor, accessible via ce lien.